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soundtrack of mylife - Page 4

  • Biographie de THE SMITHS

    Manchester, début des années 80. Le punk n'est plus qu'un lointain souvenir, la new wave s'essouffle et la pop est définitivement trop superficielle et synthétique pour un dénommé Steven Morrissey, grand fan de musique, tout particulièrement de David Bowie, T-Rex, Alice Cooper et des New York Dolls (il écrira même un livre sur eux) et par ailleurs lecteur assidu de Thomas Hardy et Oscar Wilde. Après des essais journalistiques au Record Mirror (le NME ne voudra jamais de lui) et dans divers fanzines, cet étrange jeune homme finit par passer à l'acte grâce à sa rencontre avec un guitariste au jeu plutôt original, Johnny Marr.

    Le 4 octobre 1982, ils donnent leur premier concert sous le nom de The Smiths, dans un club de Manchester, épaulés par ceux qui deviendront respectivement bassiste et batteur du groupe, Andy Rourke et Mike Joyce. Très vite, un public restreint mais fidèle se reconnaît dans les paroles critiques et les prises de position radicales de Morrissey dans la presse (on le surnommera « big mouth ») ainsi que dans ses poses anti-machistes sur scène où il se produit avec des glaïeuls dans les poches arrière de son jean ! Curieusement, le groupe ne signe pas avec l'illustre label mancunien Factory mais avec un petit label indépendant londonien Rough Trade. Hand In Glove, leur premier single paraît en mars 1983, suivi par This Charming Man et What Difference Does It Make ? : tous trois mettent en valeur la voix ambiguë de Morrissey et les arpèges cristallins typiques du jeu de guitare de Johnny Marr.

    En 1984, leur premier album, The Smiths, se classe à la deuxième place des charts anglais, une première pour un petit label, et marque le début de ce que l'on appellera par la suite le rock indépendant. La presse et le public s'enflamment pour les Smiths et font de Morrissey le porte-parole des laissés pour compte de l'administration Thatcher. Une première compilation, Hatful Of Hollow, regroupant singles, faces B et sessions radio sort également la même année.

  • Musique electro : Louderbach "Autumn"

    loudbach.JPGChoisissez d’enregistrer votre album moitié à Berlin, haut lieu de l’électronique, qui figurerait l’hiver, et moitié à Los Angeles, ville du soleil, des paillettes et de l’été permanent, et nommez le "Automne". Voilà l’idée pas plus bête que ça qu’ont eu Troy Pierce et Gibbby Miller, dont on apprend par ailleurs qu’ils se répartissent à égalité le travail : au premier la musique, au second les voix.

    Pour un résultat sombre entre électronique statique et finement texturée, bourrée jusqu’à la gueule d’infrabasse, et une voix qui évoque plus celle qu’on entend dans les disques de pop, c’est à dire élégante, sans esbrouffe, c’est à dire peu ou pas trafiquée...

    Après le récent album de Kanye West, voilà encore la preuve qu’il est possible aussi de raconter des histoires dans un disque électronique, en mariant avant-garde musicale et simplicité des paroles. Et avec beaucoup moins d’effets sur la voix. Un début de maturité pour le genre ?

  • chronique de Pirate Love - Black Vodoun Space Blues

    pirates.JPGUn riff banal. Deux mesures. Et un hurlement. "Machine Gun / Dreams Forever" martèle le chanteur ! Le ton est donné sur "The Lonely Steets" : nö compromises! comme dirait Ian Kilmister. Plusieurs journaux scandinaves leur ont mis une bonne note dès leur premier EP sorti. Pourtant il n'y a pas de quoi fouetter un chat non plus, en tout cas à premier abord. De chouettes mélodies, de la rage, des morceaux jetés ainsi sur les bandes après une première et unique prise, zéro budget pour la prod', des textes on-ne-peut-plus-rock ("Death Trip", qui dit mieux ?), tout ça en douze titres. Au final, bon, sympa, mais il semble qu'on ait vite fait le tour. Vraiment ?

    Moins bêtes que Wau Y Los Aaarghs!, plus méchants que toute l'écurie Voodoo Rhythm, Pirate Love a partagé la scène avec des Brian Jonestown Massacre, des Fuzztones ou des Black Lips. Vous l'aurez compris, ils jouent dans la même cour de récré psyché que les très respectés (en tout cas en ces lignes) Lords Of Altamont ! Et donc, tout comme ces derniers, et par simple déduction, ils gagnent sûrement à être vus en concert. Non que cet album ne soit pas bon, mais c'est plutôt le genre de combo, digne héritier du MC5, qui est fait pour la scène. Et c'est précisément après ledit concert, après que ces douze titres punk-psychés de ce brûlant Black Vodoun Space Blues se soient écrasés sur vos pauvres tympans, lorsque tout le monde se précipitera sur les T-Shirts, albums, vinyles et autres goodies que vous serez content de déjà avoir le vôtre.

  • Dr Flake – Acchordance

    Dès le premier morceau (Leitmotiv), Dr Flake nous projette dans son monde, à fleur-de-peau. Un monde en clair-obscur, alliant tantôt des voix cristallines sur un fond dowtempo sombre (Lonely Road), tantôt des voix graves sur des mélodies plus entraînantes mais toujours inquiétantes (Japanese Porn).

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    Dans les 12 titres composant l’album, Dr Flake entremêle de sombres plages instrumentales tendant vers l’angoisse ou la mélancolie, nous contant ainsi les rêveries d’un promeneur solitaire (Sunday Afternoon, Beautiful Ghost). Acchordance s’écoute d’un seul trait, comme une balade en nous-mêmes qu’on est contraints de terminer.

    De bout en bout, Dr Flake nous sort de notre zone de confort pour nous plonger dans nos propres angoisses et signe un album introspectif et redoutablement efficace.

  • chronique jazz : Joe Martin, album "Passage"

    martin-joe.JPGDans un genre proche de celui de Matt Penman, on doit également ce disque à un contrebassiste. Le quartet qui officie ici est complété par Mark Turner au sax ténor, sorte de grand frère de cette génération, ainsi que Kevin Hays au piano, qu'on a pu entendre auprès de Chris Potter récemment, et Jorge Rossy à la batterie.

    La musique oscille entre ballades et morceaux au rythme plus enlevé qui servent de bande son à la vie urbaine du New York contemporain.

    Joe Martin, album "Passage" 2002

     

  • Mahala Raï Banda

    rai.JPGPlus d'une décénie après le Taraf de Haïdouks ,  Stéphane Karo et Michel Winter remettent ça avec ce nouveau groupe, le Mahala Raï Banda.

    On est passé de la campagne à la ville (le nom du groupe fait d'ailleurs référence au ghetto tzigane de la périphérie de Bucarest, le Mahala), et aux cordes originelles se sont ajoutés des cuivres. Ce groupe est en fait né de la rencontre, à Bucarest, du violoniste Aurel Ionita originaire de Clejani comme le Taraf de Haïdouks, et d'une section de cuivres issue des fanfares militaires moldaves.

    La musique du groupe mêle ainsi habilement les deux principales branches de la musique tzigane : les cordes virtuoses des tarafs et les cuivres endiablés des fanfares. Cela donne une musique qui se déroule sur un tempo très élevé, propice à la fête et à la bonne humeur, mais avec toujours cette pointe de tendre mélancolie douce-amère liée au timbre particulier des chanteurs tziganes. Par ailleurs, le disque bénéficie du mixage et de la production de Shantel, dj francfortois d'origine moldave qui s'est fait connaître dans la capitale financière allemande en organisant les soirées Bucovina Club, rencontre des boucles électroniques et des mélodies est-européennes (à ne pas manquer pour qui séjourne à Francfort !).

    Au final, le disque ressemble à une succession de tubes tous plus entraînants les uns que les autres dont un imparable "Iest Sexy" qu'on ne peut s'empêcher de reprendre à tue-tête.

    Mahala Raï Banda, Crammed Discs, 2004