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C'est LE festival des arts numériques dans à Perpignan pour qui recherche une activité dans les Pyrénées Orientales : ludique et musical, le Tilt Festival est ouvert à tous publics.
Côté art visuel et multimédia, les curieux pourront découvrir ou redécouvrir une version remixée de THX1138, le fameux film de Georges Lucas mis en musique par Digital Borax. C'est le "ciné-remix". Le slam sera également à l'honneur au cours de cette édition, ainsi que, de manière plus étonnante, les claquettes, puisque le Tilt invite cette année les acclamés Tamago's Urban Tap, une troupe mêlant hip hop, claquette et art numérique !
Pour finir, les intellos seront également servis avec une table ronde autour du phénomène du mash-up, ainsi qu'une réflexion sur "les droits d'auteur et leur rémunération" dans le domaine des arts numériques, intitulée : Mash-up, vjing, remix : quelles créations pour quels droits ?
Quatre jours bien remplis donc, dans la capitale catalane et une nouvelle édition encore une fois pleine comme un oeuf qui s'annonce aussi exigeante que passionnante. Rendez vous du 12 au 15 mars au Mediator de Perpignan, ainsi qu'à l'Institut Jean Vigo, partenaire de l'évènement THX1138, pour la table ronde. Retrouvez tout le programme, horaires et lieux en vidéo ci-dessous ou sur le site du festival.
Sorti en 1985, le Steve Mc Queen des Anglais Prefab Sprout, réédité ces derniers jours en une Legacy Edition définitive, n'est rien d'autre que l'un des plus beaux albums de pop mélodique depuis le Pet Sounds des Beach Boys.
Second album du groupe après le très moyen mais déjà prometteur Swoons, Steve Mc Queen connut un succès critique qui poussa le leader du groupe, Paddy Mc Aloon, à avouer à la presse du bout des lèvres et à regret : "Je suis peut-être le plus grand compositeur vivant, après tout." L'après tout fait toute la différence et définit la modestie du projet des Sprouts : devenir le plus grand groupe inconnu du monde, produire une musique belle et intelligente que pas grand monde ne remarquerait pas mais aurait en permanence entre les oreilles.
Les Sprouts enchaîneront après Steve Mc Queen, d'autres albums éblouissants et virtuoses mais qui ne saisiront jamais avec autant d'acuité la légèreté et l'insouciance du moment adolescent, cet instant décisif où la pop fait se téléscoper l'intensité du sentiment amoureux, son arrière-goût mélancolique et une forme de pureté théologique. Catholique fervent, devenu aujourd'hui presque aveugle, Paddy Mc Aloon est resté une sorte de croisement entre Brian Wilson et Syd Barrett, annonçant plusieurs albums concept dans ses tiroirs sur la vie de Michael Jackson ou d'Elvis Presley. La réédition de Steve Mc Queen est augmentée d'un bonus 9 titres où le chanteur recrée les morceaux originaux en version acoustique, les réarrange, les réinvente avec une subtilité inouïe.
Si l'on entend toujours d'où vient cet album (les instruments et les sons de 1985 sont reconnaissables entre mille, mais tiennent, chez les Smiths ou d'autres, l'épreuve du temps), il est impossible de ne pas s'extasier devant le quatuor d'ouverture : "Faron Young"(et son gimmick de guitare), "Bonny", "Appetite", "When Love Breaks Down" (la chanson la plus triste du monde mais pas leur meilleure selon moi), tout simplement magique. En relecture 2006, ce sont les deux morceaux outsiders "Desire As" et "When The Angels", chanson de clôture, qui y gagnent le plus. La voix de Mc Aloon est plus grave et frotte les textes comme un vieux vinyl, mais apporte une densité et une profondeur à ces textes de gamins. A l'entendre chanter, on ne croirait pas que l'Anglais a depuis perdu la vue et partage les mêmes ténèbres que Gilbert Montagné. Comme quoi, on peut, sans les yeux, ne pas voir et entendre le même monde.
Bel exemple de constance et de dynamisme régional, le Tilt Festival de Perpignan est le symbole d'une ville qui vibre chaque année pour les arts numériques et les musiques électroniques. Un peu comme le festival "les déferlantes" vers le mois de Juin, organisé au parc Valmy, au milieu d'un parterre de maison neuve à Argeles sur mer.
Salle de spectacle high tech, située au cœur de Perpignan, El Mediator, s'inscrit cette année encore à la pointe de la création contemporaine. Spectacles multimédia, djing, vjing, cinéma, débats & conférences, nuit électronique, soirée sound system, spectacles et performances, du 12 au 15 mars l'évènement mêle pointures et jeunes pousses avec le même enthousiasme.
Côté musique, les amateurs de clubbing décalé pourront ainsi profiter du talent du crew Kill The DJ le même soir qu'un de leurs plu beau fleuron, j'ai nommé Chloé. Ils retrouveront également le pionnier techno Dave Clark, les anglais Hextatic et le collectif audio-visuel Addictive TV qui présentera sa relecture de Slumdog Millionaire du réalisateur Danny Boyle.
Le lendemain, les amateurs de musique enfumée verront se produire un véritable monstre sacré du mouvement "new roots" avec les Bush Chemists, précédés par Lyricson, ainsi que DJ Stani & N'Zeg du Peuple de l'Herbe.
Le rythme tombe ensuite et il est temps d’en venir aux raisons de cette création. Dans « Almost Break Down » Banal joue la carte de la sincérité dans une ballade pop triste et épurée. Les voix et les synthétiseurs s’unissent dans un mélange d’acoustique et de contrefait des plus fortuits. Le refrain explose une nouvelle fois avec une déstructuration tout en retenue. Le schéma est efficace, bien ficelé mais légèrement moins frais que lors du titre précédent. L’atmosphère se fait ensuite plus pesante avec « Hey, I’m Not to Fall In Love ». Encore une fois, si les titres de ces chansons ressemblent étrangement aux poèmes torturés que vous écriviez en 2nde4 quand votre copine vous larguait pour aller s’acoquiner avec ce salaud de Jean-Baptiste Seurat, le quaterback de l’équipe de natation du lycée, leur contenu n’a rien de cul-cul. L’acoustique est mise à l’honneur dans cette ballade sombre et belle comme la pluie. Les notes coulent doucement sur la voix de Banal qui s’assume un peu plus et pousse vers les aigus sur une mélodie brillamment écrite. L’ambiance et la construction de ce titre rappellent les premières heures de Syd Matters, et ça c’est franchement la classe.
« The Complaint for Everything » et sa rythmique guitare/flanger nous replonge dans les heures les plus sombres de la musique moderne : le rock des années 90. On est là encore dans une ballade sombre et rebelle qui ne décolle malheureusement jamais vraiment. L’ensemble reste cohérent et intelligemment écrit mais manque de folie en dépit d’une mélodie catchy. Un second souffle est vite retrouvé avec l’entame du titre phare de l’album : « Call of Fame ». Un piano ringard et une rythmique basique démarrent avant d’être rejoints par des violons synthétiques des plus kitsch. Nous sommes à deux doigts de sombrer dans la musique qui accompagnait la scène de gang-bang du film de boule de samedi dernier mais Brandon décide d’intervenir. Sa voix grave et suave prend l’ascendant et continue de renforcer le caractère kitsch à la limite du porno de ce titre, le propulsant du même coup dans la catégorie des titres de génies à l’humour sale assumé. Le tout ronronne en cœur avec l’artiste avant d’exploser dans un rythme disco dark flamboyant. Un miracle de kitsch, un diamant brut, une pure beauté glam rock/disco survolée par son interprète assumant enfin sa personnalité délurée, nous gratifiant même d’un solo agressif et chaud, coulant ses notes gluantes dans notre cou, faisant trembler notre corps de mille spasmes salaces.
L’EP se termine donc sur une belle promesse. Brandon nous gratifie de 5 titres intelligemment écrits et de 3 pépites qu’on a envie de réentendre peaufinées, gratifiée d’une production à la hauteur, donnant pleine conscience de la profondeur des arrangements brillants notre ami.
Qui est Brandon Banal ? Vous le connaissez peut-être sous les traits de cet énergumène jeune et arrogant qui n’hésite pas à démontrer la valeur d’artistes aussi primordiaux que Francky Vincent ou Muse. Alors pourquoi diable le Skeud, institution du bon goût et de l’exception artistique, se lance-t-il à l’écoute critique de l’opus présenté ici, en dehors des raisons amicales qui nous unissent à Brandon et de son petit cul légendaire ?
Je vais être franc avec toi ami lecteur. J’en ai ma claque. Marre de ces jeunes cons qui ont l’outrecuidance que je n’ai pas eu, de venir la ramener et faire un disque qui reprendra la quintessence de leurs influences les plus diverses sans jamais amener quelque chose de nouveau sur le tapis. Marre de ces connards dont l’unique ambition est un jour de devenir le nouveau Yves Duteil ou Bob Dylan. Marre de ces drogués illettrés qui viennent nous dire ce qu’ils pensent avec le brio d’un élève de 4ème tentant avec peine d’expliquer à sa camarade de classe qu’il aime ses seins naissants et voudrait lui faire des choses dont lui-même n’a pas idée ou une idée disproportionnée puisque le monsieur du site pornographique est tout de même étrangement membré.
Brandon Banal est bel et bien un de ceux-là (hormis la partie dédiée à l’illettrisme bien entendu). Alors pourquoi continuer à écouter son EP ? Eh bien parce que malgré tout cela, il m’est difficile d’arrêter l’écoute répétée de ces 5 titres. Un peu de la même manière qu’il arrive à nous convaincre que Muse est le plus grand groupe de rock de tous les temps, Brandon Banal parvient à nous replonger dans les chansons d’amour torturées et dans une pop rock mille fois entendue.
La faute à une personnalité débordante tout d’abord. C’est bien simple, y en a partout ici. Banal n’est pas un de ces faux torturés qui tentent de se faire les veines à la cuillère à café. Si ça souffrance n’a rien d’exceptionnel, sa manière de la traiter n’a en revanche rien de banal justement. Malgré les poses lascives et faussement sérieuses que prend Brandon dans les photos qui accompagnent son EP, un mélange d’humour, de légèreté et de finesse parvient à nous faire accrocher dès l’entame de match. « The Jungle » démarre sur des bases pop connues et entendues des milliers de fois. Mais dès les premières notes de chant et cette basse funky, on se retrouve propulsé aux bonnes heures des Supertramp et consorts. Les arrangements sont d’une belle profondeur et la mélodie intelligente.
Le tout s’emballe rapidement dans une pop acidulée pianistique caractéristique du rock glam anglais des années 70-80. Mais la voix et les mots de Brandon rendent l’ensemble cohérent et digérable. Force est de constater que d’entrée de jeux, les idées fusent et que Banal est parvenu à les articuler de manière intelligente et cohérente dans cette jungle aux couleurs fluo.
Mais en 1985, les Smiths prennent un virage un peu plus dur, presque rockabilly, avec leur deuxième album, Meat Is Murder, où Morrissey fait l'apologie du végétarisme et laisse cours à sa fascination morbide pour le monde de la violence et de la délinquance. Malgré un numéro un dans les charts anglais, l'accueil de la presse est cette fois un peu plus critique et le groupe part pour une tournée aux USA, aidé pour l'occasion par un autre guitariste, Craig Gannon (Aztec Camera), durant laquelle ils rencontreront un réel succès, laissant des traces durables dans la pop autochtone. Les Smiths vont alors traverser une des périodes les plus créatrices mais aussi les plus houleuses de leur vie, les relations entre Marr et Morrissey commençant doucement à s'envenimer.
Les plus créatrices car c'est en juin1986 que paraît leur chef-d'oeuvre, The Queen Is Dead, au registre musical et textuel plus riche, avec les désormais incontournables I Know It's Over et Some Girls Are Bigger Than Others. La pochette de cet album représentant Alain Delon dans une pose d'abandon reflète le goût de Morrissey pour les icônes gay même si à cette époque il n'a pas encore fait son coming out. La dévotion autour des Smiths atteint alors son apogée et filles et garçons tombent amoureux de celui qui chante si bien leurs vies.
De son côté, Johnny Marr, fatigué des caprices de star de son chanteur et de ses obsessions sixties, commence à enregistrer des sessions avec Billy Bragg ou Bryan Ferry, ce qui rend Morrissey hystérique. Trop investi dans les Smiths et dans sa quête de la célébrité, celui-ci ne peut accepter les escapades de son guitariste. Le ton monte et Johnny Marr quitte le groupe en août 1987 après avoir enregistré ses parties de guitare sur Strangeways Here We Come, sans croiser une seule fois Morrissey en studio. Ce quatrième album, quasi posthume, ne tient pas toutes ses promesses malgré l'excellent Girlfriend In A Coma et le groupe, tenté un moment par l'aventure en trio, se sépare. Suivront en 1988 un album live, Rank, enregistré pendant la tournée The Queen Is Dead et deux compilations : Best 1 et 2 en 1992 et Singles en 1995.
Johnny Marr continuera de son côté les collaborations plus ou moins heureuses avec The The, Depeche Mode, Pretenders, Pet Shop Boys et Talking Heads avant de fonder Electronic avec Bernard Sumner (New Order) avec lequel il enregistrera trois disques. Quant à Morrissey, il poursuit une carrière solo inégale en signant avec Parlophone. La section rythmique du groupe intentera, elle, un procès en 1991 aux deux têtes pensantes du groupe pour de sombres histoires de royautés.
L'influence du duo Morrissey/ Marr a été telle pour tout le rock indépendant qu'ils sont considérés aujourd'hui comme les véritables parrains de la fameuse « pop anglaise » qui se transformera quelques années plus tard en « brit-pop ».