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  • Le pianiste américain Uri Caine interprete Gustav Mahler

    Dark Flame, 2003 : Cette troisième plongée dans le répertoire mahlerien renouvelle quelque peu l'approche. Tout d'abord en explorant d'autres morceaux du compositeur (uniquement des lieder, exit les symphonies), ensuite en élargissant la palette stylistique comme en témoignent les interprétations des poèmes du Chant de la terre par des musiciens... chinois ! Une façon de rappeler, pour Uri Caine, que Mahler a mis en musique dans cette oeuvre des poèmes de Li Tai Po. On en retrouve donc ici une version originale (dans les deux sens du terme). La collision entre une chorale baroque allemande et une chanteuse gospel est un des autres nombreux moments forts d'un disque qui n'en manque pas.

    Mais, le principal intérêt de ces disques est de ramener ensuite une oreille encore plus réceptive et éduquée vers les charmes de l'éxécution classique des oeuvres de Mahler. La distance entre les deux interprétations est d'ailleurs assez grande pour qu'on puisse, selon l'humeur, choisir d'écouter l'une plutôt que l'autre, tout en y trouvant toujours une grande émotion.

    Et pour ceux qui voudraient quelques belles versions - classiques pour le coup - des lieder de Mahler, je ne saurais trop conseiller l'interprétation du Chant de la terre par Christa Ludwig et Fritz Wunderlich, sous la conduite d'Otto Klemperer (Emi Classics, 1967, rééd. 1998), et la collection de lieder chantés par l'immense Dietrich Fischer-Dieskau (EMI Classics, 1955-56, rééd. 2001)